Je vous avais présenté, à la fin de l’an dernier, notre jeune Léo bleu qui venait de remplacer au pied levé le vieux Léo blanc tué par des chiens errants et je vous annonçais qu’il avait fait un très bon début ici et qu’il aurait un très beau panache cet été.
Léo -c’est son nom car c’est son cri- a tenu parole et est devenu magnifique. Depuis le début du printemps il abore un somptueux plumage qu’il ne cesse de déployer fastueusement pour notre plus grand plaisir, et aussi pour celui des poules, de mon tracteur, des chaises ou de tout autre chose animée ou inanimée de rencontre. Car il n’est pas difficile sur le choix de ses admirateurs et il est capable de continuer à faire la roue pendant des heures et des heures d’affilée sans même personne pour l’admirer.
Mais, si vous voulez le voir avec sa pleine parure, il vaut mieux vous dépêcher quand même car bientôt il risque -selon la règle immémoriale des paons- de commencer à perdre une à une ses belles grandes plumes … pour n’en voir repousser de nouvelles qu’au printemps prochain.
Si vous étiez venus plus tôt dans l’année, donc pendant la saison des amours, vous auriez aussi profité de ses appels perçants “Léo, Léo, Léo” -que l’on entend parfois jusqu’à Tournon- qui sont paraît-il un très efficace réveille-matin campagnard. Mais peut-être apprécieriez-vous moins le cri que le plumage.
Depuis que nous sommes arrivés ici en 1973 il y a toujours eu un ou plusieurs paons à La Gabertie. C’est un lieu qui leur convient et ils en aiment les espaces et les hauteurs. Le Léo bleu actuel est un digne continuateur dans la lignée.